Sanctuaire
Logbook.10.02.2014.12:40.coordonnées 0.0.Terra Solaris Sector
Sanctuaire
Avez-vous jamais ressenti un moment de bien-être parfait ? Avez-vous, dans votre vie, connu le sentiment de plénitude, de perfection, même si cela était passager ? N’avez-vous pas senti, pendant cet instant, que l’intérieur coïncidait avec l’extérieur, que votre perception de vous-même entrait en résonance avec votre conception du monde ? Ne vous êtes-vous pas interrogé sur la nature de la satisfaction que vous éprouviez alors ? Qu’est-ce qui fait que nous ressentons certains états comme positifs et d’autres comme négatifs ? Quelle différence entre un moment de plénitude et un moment de déprime, de mal-être ? Ne sont-ils pas tous les deux des perceptions d’un état d’âme temporaire, des formes passagères de notre psychisme ? Pourquoi percevons-nous l’un comme agréable et l’autre comme désagréable ? Cela vient-il d’une signature propre à cet état particulier, ou d’un jugement, d’une réaction que nous provoquons nous-même ? Pourquoi notre état intérieur n’est-il pas stable, toujours identique à lui-même ? N’y a-t-il pas un lien entre notre qualité de vie et notre vécu intérieur ? Notre capacité à ressentir un bien être intérieur est-elle conditionnée à des éléments extérieurs, matériels ? Le confort matériel peut-il accroître notre vécu psychique ? C’est ce que nous avons tendance à penser, n’est-ce pas, mais est-ce vrai ? Si nous examinons cette question avec lucidité, n’apparait-il pas évident que notre ressenti intérieur dépend entièrement d’éléments subjectifs, intimes, c'est-à-dire en définitive, de nous-mêmes, de notre conscience et de notre capacité à évaluer et agencer notre équilibre psycho dynamique, notre échelle de valeurs et notre potentiel psychique ! Autrement dit, le sentiment de bonheur ne provient pas de conditions matérielles extérieures mais de la simplicité, la souplesse de notre personnalité psychique et de la qualité de notre conscience !
Nos moments de bonheur ne sont-ils pas d’une grande importance dans notre vie, ne définissent-ils pas qui nous sommes ? Ce sentiment de plénitude surgit lorsque nous parvenons à réorganiser notre structure énergétique, lorsque nous réussissons à optimiser la perception de nous-mêmes en rectifiant les incohérences, les blessures, les complications inutiles et les redondances de notre psychisme. Le gain d’énergie qui l’accompagne déterminera pour le reste de notre vie le potentiel maximum que nous avons réalisé, et cette expérience restera inscrite dans le Réel même après notre mort, car elle affecte non seulement notre individu, mais toute l’espèce dont nous sommes seulement un exemplaire particulier ! Ce potentiel est l’état de conscience de référence que nous sommes capable d’utiliser pour nous orienter dans l’existence. Dans la vie ordinaire, notre conscience est sans cesse affaiblie, détournée, distraite par les illusions du pseudo-monde : la convoitise matérialiste, la pression de l’accélération du temps, le désir et la peur… Cela engendre une désynchronisation, un désalignement qui influence notre jugement, notre faculté de perception, notre capacité de réflexion, et tout notre être ! Notre fonctionnement devient alors animal, automatique comme celui d’une machine, et nous suivons les impulsions de la société, de nos instincts, de nos préjugés, sans esprit critique ! Cela mène à l’enfermement dans l’existence matérielle improductive, dénuée de sens et mortifère dont notre pseudo civilisation est le reflet ! L’illusion engendre l’égarement qui entretient l’illusion, refermant le cycle sur notre être piégé ! Notre seule chance est alors de restaurer en nous –même notre état de conscience de référence, de restituer les équilibres énergétiques de notre plus haut potentiel d’auto-perception, et de travailler sur cette base pour réorienter notre vie, nos choix, notre critères de valeur ! Nous avons besoin d’un sanctuaire ! Les anciens gnostiques le décrivaient comme un jardin de palmes, où chacun venait se reposer, discuter et partager un moment de convivialité et d’amitié ! Mais ce lieu symbolique, cet état est potentiellement présent en nous-mêmes, à tout instant. Il est un silence intérieur, une simplicité, une vacuité libre et attentive ouverte sur la lumière de notre propre conscience ! Il est indispensable de l’entretenir, de nous y ressourcer régulièrement, d’y puiser les ressources d’une orientation lucide, responsable et cohérente !
Le monde manifesté recèle de nombreux dangers, mais le plus grave d’entre eux n’est pas un danger physique ! C’est notre conscience qui est notre trésor le plus précieux, et donc le plus convoité, le plus exposé, le plus agressé ! Il est impératif de le protéger, de lui consacrer le temps et l’énergie nécessaire à sa restauration ! Chacun trouvera dans ce sanctuaire personnel la consolation de ses meilleurs moments, et certains reconnaitront l’appel des étoiles et la présence discrète, dans l’arrière fond de l’infini, de la République Galactique !
Bien amicalement,
Capitaine Torpedo
capitainetorpedo@yahoo.com
Photographie : Cielo Azul, Puerto Vallarta, par Rico, 2012, tous droits réservés.
339. Ce ne sont pas les belles paroles, ni les bon sentiments, qui changent le monde, mais les actes justes.