Le Serpent, le Système !

Logbook, 01.02.2014.11:15, la Terre.

Le Serpent, le Système !

La vie ordinaire dans le système nous éloigne du sentiment d’aventure et nous standardise comme éléments négligeables et contingents. Il nous est de plus en plus difficile de penser, de croire, d’imaginer que nous/moi, simple humain, soit capable de découvrir quoi que ce soit de nouveau, de créer ou d’atteindre quoi que ce soit susceptible d’ouvrir l’humanité à l’extraordinaire, au merveilleux, et de changer radicalement le visage du monde ! Le Système, l’Empire, l’Adversaire Eternel de l’Humanité Véritable, à notre époque, en cet âge sombre de technologie, s’est à nouveau incarné de façon si parfaite qu’il nous tient en son pouvoir et nous éloigne de la nature, du réel, pour nous dévorer dans l’illusion et la violence de la Ténèbre ! Son grand mensonge est : je suis votre gardien, je protège l’Humanité contre elle-même, et je fais le mal pour un plus grand bien, car je suis le pouvoir du peuple, je suis la force de l’Humanité ! Mais l’orientation de ses actes, la destination mortifère de ses intentions révèlent sa nature ténébreuse et glaciale, sans cœur et absurde, morbide et insensée ! Le Système détient et contrôle tous les rouages de la société, qu’il tend à rendre, selon sa propre nature, mécanique et dénuée de sens ! Son idéologie vaniteuse et impitoyable séduit les personnalités les plus primaires et les plus désespérées : les marchands, les politiciens, les administrations, le corps militaire, mais aussi les plus complexes : artistes, universitaires, scientifiques et philosophes dont l’autorité corrompue assure le contrôle des masses et la neutralisation de toute subversion ! Le Système achète toute coopération, détourne et récupère toute libre initiative, vampirise et absorbe toute rébellion, neutralise toute échappatoire ! Il est la source et le principe de toute hiérarchie, mais se situe à la fois au sommet et hors de cette hiérarchie, au-delà et au-dessus du regard humain. Au long des millénaires, il manipule, avec une habilité perverse, l’histoire, la conception du monde et de l’être humain, le sens de la vie, et forge lui-même les critères de vérité et de réalité, de bien et de mal. Ainsi s’érige la prison sans barreaux dans laquelle le troupeau travaille à son propre anéantissement ! Et le citoyen ordinaire qui interroge la raison des contraintes ou des aberrations du système est renvoyé à sa besogne avec le mépris condescendant et triomphant de l’ennemi intérieur. Ce qui nous est dû, en tant qu’être humain naissant sur cette Terre gratuite et généreuse, au nom de l’équité originelle et universelle, nous est dérobé par nos frères et sœurs humains au service du Système. Les lois et principes qui sont censés nous protéger et garantir nos libertés sont aujourd’hui la source de toute injustice, de toute persécution, de toute coercition.

Il viendra un temps, assez proche, où il apparaîtra clairement que le Système n’est pas au service des humains, mais le contraire, et où beaucoup prendront conscience que la survie de l’Humanité exige l’affranchissement des griffes de ce despote. Mais les plus grands drames surviendront alors, car l’humanité sera divisée, entre une minorité corrompue à la cause du Système, et le grand nombre contraint de lutter pour survivre ! Après le déchaînement de violences, chacun se demandera alors : « avons-nous vraiment vaincu le Système ? Ou nous sommes-nous seulement entre-déchirés pendant qu’il emportait son butin en quelque cachette inaccessible au commun des mortels ?» L’élimination des représentants du Système n’est-elle pas encore une illusion du Système ? N’avons-nous pas déjà vécu tout ce processus un nombre infini de fois ? Le Système peut-il être atteint physiquement ? Sommes-nous capables, aujourd’hui, de concevoir que le Système n’est pas une entité matériellement manifestée, mais une force invisible relevant davantage de l’instinct ou de l’inconscient collectif, mais pourtant dotée d’une intentionnalité tout à fait autonome et déterminée ? Notre compréhension peut-elle nous permettre, aujourd’hui, de sortir de ce cycle éternel des révolutions/libérations/aliénations ? Est-il possible, aujourd’hui, de prendre un chemin différent ? De quoi cela dépend-t-il ? Que ceux qui savent se fassent connaître ! Que ceux qui voient montent sur le pont !

Capitaine Torpedo

capitainetorpedo@yahoo.com

Atlas, figure de l'Humanité tentant de soutenir son propre réel, par Martial Martin, Copyright 2014.